FORÊT DE BERCÉ : L’OR VERT DE LA SARTHE


Direction le Sud Sarthe pour découvrir un patrimoine naturel à préserver.

Avec le retour des beaux jours, quoi de mieux qu’une balade en forêt ? En Sarthe, Bercé occupe une place de choix dans le cœur des amoureux de la nature. Les amateurs de randonnée ou de VTT y ont fait leur terrain de prédilection. Labellisée en 2017 Forêt d’Exception, elle est donc rentrée dans un club très fermé qui regroupe 17 forêts françaises. Cette distinction renouvelable tous les 5 ans vient d’être prolongée en 2023.

Née au temps de Louis XIV pour offrir du bois à la Marine, la Forêt de Bercé renferme encore aujourd’hui bien des trésors, avec ses atouts touristiques mais pas seulement… « C’est un immense et riche patrimoine », souligne Régis Vallienne, co-président du comité de pilotage du label. « C’est aussi un poumon économique, avec des chênes réputés dans le monde entier, pour la fabrication de tonneaux des plus grands chais du Bordelais ou de Bourgogne ».

Plus récemment, les projecteurs se sont tournés vers le “chantier du siècle“ qui fait suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris. « Ce sont très exactement 233 chênes qui ont été prélevés ici pour rebâtir la charpente, le tabouret et la flèche de l’édifice parisien ». Une fierté pour la “forêt cathédrale“ de la Sarthe qui s’étend sur 11 communes, qui viennent de se constituer en association, pour promouvoir et valoriser le territoire.

Une visite s’impose à Carnuta. Ce musée bien vivant est un centre de ressources incontournable pour tous. A Bercé, on voit l’avenir en vert avec des projets plein la tête… L’inventaire de la biodiversité et le plan d’aménagement de la forêt porté par l’ONF sont en première ligne.

EN IMAGES

LA VIE EN FORÊT

  • Avec ses chênes majestueux et pluricentenaires, la Futaie des Clos est assurément la vitrine de Bercé. © Maxime Jamaux

INTERVIEW

« L’HÉRITAGE DE COLBERT »

Dans l’objectif du photographe Alain Szczuczynski.

CLAPPIN’ : VOUS NOUS EMMENEZ HORS DES SENTIERS BATTUS. POURQUOI ?

Alain Szczuczynski : La Futaie des Clos ou L’Hermitière sont des monuments mais je ne voulais pas faire un dépliant touristique sur la forêt de Bercé. C’est toujours bien de prendre la globalité des choses et ce qu’il y a d’intéressant, c’est que tous les milieux sont représentés : les prairies, les zones humides… Ce sont des lieux très riches en biodiversité.

CLAPPIN’ : QUE REPRÉSENTE BERCÉ POUR VOUS ?

Alain Szczuczynski : C’est l’héritage de Colbert. Une forêt cultivée par les hommes (on parle de 14 générations de forestiers, ndlr). J’ai toujours été attiré par la nature, les animaux. Je connais Bercé depuis longtemps. J’y ai fait des camps. C’est une richesse pour le photographe avec deux saisons majeures : le printemps et l’automne. L’hiver est aussi une saison captivante. C’est finalement l’été qui est la moins intéressante au niveau des couleurs.

FOCUS

JUPILLES, CAPITALE DU SABOT

Très longtemps, le travail du bois a rythmé la vie des habitants des villages situés aux lisières de Bercé. Au début du XXe siècle, Jupilles est même devenue la capitale du sabot avec 400 000 paires produites et expédiées chaque année. Le made in Sarthe connaît alors une réputation mondiale pour la décoration artistique de ces chaussures d’autrefois. L’âge d’or de la saboterie va avoir un fort impact sur la démographie locale, avec jusqu’à 1 402 habitants recensés en 1876. Mais la Grande Guerre a mis fin à cette belle aventure…

Retrouvez ce sujet dans le numéro 22 de (avril-mai 2024)

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