L’APOSTROPHE : BOUILLON DE CULTURE


Visite du flamboyant vaisseau culturel de Sablé-sur-Sarthe.

De brique, de bois, fusion de neuf et d’ancien, foison de puits de lumière… Le nouveau pôle culturel sabolien est le mariage zen de la création, du spectacle et de la lecture.

Aujourd’hui, une magnifique médiathèque de 1000 m² relie les deux structures existantes : la Scène Joël Le Theule et le Conservatoire rénové. Si celui-ci n’a pu accueillir les élèves des écoles de danse, d’arts plastiques et de théâtre, un peu à l’étroit à la Maison des Arts, trois de ses salles sont aujourd’hui dédiées aux musiques actuelles, avec un studio d’enregistrement dernier cri.

Notre déambulation s’arrête sur une cour de lecture aux grandes baies vitrées. Aux beaux jours, elle accueillera ses premiers doux rêveurs. Car si L’Apostrophe est un lieu unique de passerelles entre ses trois entités, elle offre aussi des parenthèses et de jolies ruptures.

Nous voici dans la médiathèque. Sur un mur, des œuvres de Pierre Reverdy, exhumées de l’inestimable fonds de la ville. Poète avant-gardiste du début du XXe siècle, ami de Max Jacob et Picasso, il était devenu une figure locale en s’installant à l’Abbaye de Solesmes en 1926, jusqu’à sa mort en 1960. Son plus cher souhait était que l’homme du peuple se soulève de son quotidien grâce à l’art, « une clé de sortie pour vivre et respirer ». À Sablé, en 2023, on s’engouffre dans la culture de façon très cosy en feuilletant un livre sur un des fauteuils Bob. Chut… Le rideau du petit théâtre est tiré : c’est l’heure du conte aux enfants.

A deux pas, après un coup d’œil sur le parc du Château où pâtureront bientôt quelques moutons, nous nous immergeons dans le FabLab (laboratoire de fabrication) où Romain Beaupied, FabManager, encadre petits et grands sorciers : « On y modélise un objet de création avec imprimante 3D, brodeuse numérique ou découpe laser. » L’espace numérique est aussi dédié aux jeux vidéo avec sa dizaine d’ordinateurs. Sortie directe possible sur le cinéma Confluences, érigé en 2020.

Nous nous sentons bien au carrefour de toutes les cultures.

INTERVIEW

« UN ACTE POLITIQUE FORT »

La parole à Roland Bouchon, directeur de la culture du Pays Sabolien.

CLAPPIN’ : POURQUOI « L’APOSTROPHE » ?

Roland Bouchon : L’Apo était le nom d’un bar qui rassemblait beaucoup de Saboliens pour partager des moments de détente. C’est un écho également à la virgule ferroviaire de Sablé et à la littérature qui vient apostropher les gens.

CLAPPIN’ : LA CULTURE EST PLUS QUE JAMAIS AU CŒUR DE SABLÉ…

Roland Bouchon : Oui. L’idée était d’offrir tous les services culturels au même endroit, au centre de la ville et de la Communauté des communes de Sablé, les deux porteurs du projet. L’Apostrophe est la traduction d’un acte politique fort de la part de Daniel Chevalier, de Nicolas Leudière et de leurs équipes. Une centaine de personnes le font vivre, entre administratif et professeurs.

CLAPPIN’ : QUELLES SONT VOS PRIORITÉS EN TANT QUE DIRECTEUR DE L’ACTION CULTURELLE ?

Roland Bouchon : Je connais la création (il était joueur de haut-bois, ndlr), le monde associatif (il a été notamment à la tête d’une association de 130 personnes à Rueil, ndlr) et la construction d’une politique publique. Ma mission est de réguler toutes les synergies et de prioriser les projets, car l’outil suscite beaucoup d’envies. Il appartient à deux collectivités avec des cahiers des charges précis mais aussi des rythmes différents.

CLAPPIN’ : QUELS SONT VOS PREMIERS RETOURS ?

Roland Bouchon : Ils sont étonnants et au-delà de nos prévisions. Il y a beaucoup d’enthousiasme et aussi beaucoup de nouveaux visiteurs. C’est un tiers-lieu culturel mais aussi un lieu de vie, notamment pour la jeunesse.

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