Tel un bourdon, le bassiste et guitariste manceau plane. Et c’est beau…
Ado, fan de Nirvana, Nicolas Guérin se rêve rocker. « Je me suis essayé à la basse. » A 20 ans, il compose ses premiers morceaux : « je cherchais l’amplitude sonore, que ça crache. Mais déjà avec le sens mélodique. »
Très vite, son cœur d’artiste bat sur fond de bourdonnement sonore. Trois ans plus tôt, il découvre Passion, la BO du film La dernière tentation du Christ. Rythmiques lancinantes et sons envoûtants, Peter Gabriel y mixte musique synthétique et sons traditionnels, en provenance du Sénégal, d’Arménie ou d’Iran. « Il y avait là un appel, même si je ne le savais pas encore. »
Pendant des années, Nicolas va vivre et s’enrichir de la musique. Avec Candle, il part jouer « dans des petits bleds au nord de Glasgow. » Avec Emsaverien, groupe de musique bretonne, il découvre les fest-noz endiablés, les dates qui s’enchaînent.
Bassiste du chanteur rennais Florian Mona, il joue “devant’’ un million d’auditeurs, lors de l’émission Le Fou du Roi sur France Inter.
Un jour, sa rencontre avec un jeune autiste le déconstruit. Nicolas se “reformate’’ et devient Solinca.
Dans cette nouvelle vie artistique, ce bombillement musical (qui ne l’a jamais quitté) se dévoile au grand jour.
« J’ai compris que cette BO de Peter Gabriel était la matrice de tout ce que j’avais fait. Qu’à la quarantaine, il était temps que je m’affranchisse, que je m’envole seul vers d’autres horizons. »
Nicolas Guérin (Solinca)
Ainsi, lui qui a appris le breton décide de se taire, pour n’écouter que ses instruments. « Comme un sorte de transcendance. »
Au Mans, depuis 2016, le pélerin Solinca creuse son sillon, compose, sort différents albums, se montre (Le Mans Sonore 2022) et vogue désormais vers des immensités phoniques empreintes de sincérité. Un drone immaculé… 
Après Ostium I et Ostium II, il a sorti en décembre arx vibrationis, album live. Solinca travaille actuellement sur un album acoustique.
