DOMINIQUE A : CRÉPUSCULES DORÉS

Au chevet de la Terre, l’artiste nous livre des anticorps lumineux.

Voici trente ans que sa voix scintille, limpide comme un poème. Ce geste absent, Cap Farvel, Burano, Je t’ai toujours aimée… son répertoire est avant tout une attention portée à l’humain dans toute sa splendeur et sa fragilité.

La première rencontre avec Dominique A remonte à 1993 et son album La Fossette, bientôt suivi du sublime La Mémoire neuve porté par son tube Le Twenty-Two bar.

Et le plaisir n’a jamais cessé de s’amplifier à chaque rendez-vous. Le dernier en date nous parlera d’éco-anxieté, de nos egos atrophiés par le numérique… L’iceberg transpire et la dune apparaît.

Et pourtant, Le Monde Réel nous rendra encore compte de la beauté du monde qui garde la tête haute grâce au souffle si mélodieux de l’artiste. Ce quatorzième album est un véritable tournant dans sa carrière.

Pour une fois, il n’est plus qu’un « simple » interprète, sans guitare, entouré de quatre musiciens, rompant ainsi avec l’intimité solitaire de sa dernière tournée. Ensuite, les arrangements n’ont jamais été aussi symphoniques et lyriques, faisant parfois penser au Daho des dernières années. Et prouvant une bonne fois pour toutes qu’il n’est pas qu’un chanteur à textes… Mue réussie du Nantais car nos cœurs cognent encore.

Nous n’irons loin qu’avec les autres / On se parlera mieux / Sans lance-flammes dans les yeux / Haches plantées en terre / Remballez la vipère.

Dominique A nous prend par la main avec bienveillance au travers des tempêtes.