LE MANS : MÉCANIQUE D’UNE VILLE


Une étude pour mieux comprendre la naissance de la ville moderne.

Une exposition passionnante et très enrichissante sur l’histoire mancelle au Musée Jean-Claude-Boulard – Carré Plantagenêt.

Elle permet de mettre en lumière l’étude des faubourgs du Mans réalisée par l’inventaire-service patrimoine de la Région des Pays de la Loire, sous la houlette de la chercheuse Marie Ferey. Un véritable travail de fourmi qui permet de mieux comprendre comment Le Mans est devenu la grande ville d’aujourd’hui qui s’étend sur la même superficie que Lyon !

Cette riche histoire moderne prend racine au XIXe siècle à l’heure où le train arrive pour la première fois dans la capitale sarthoise (1854). A cette époque, la ville du Mans cohabitait avec quatre autres communes indépendantes : Sainte-Croix, Saint-Pavin-des-Champs, Saint-Georges-du-Plain et Pontlieue. Les fusions auront lieu en 1855 et 1865. C’est alors la naissance de nouveaux quartiers avec son lot de transformations.

De l’artisanat des faubourgs tournant autour du travail de la cire et le tissage aux grandes industries de l’ère moderne, la ville va vivre de profondes mutations avec notamment l’arrivée de Renault, de la manufacture des tabacs… Le tertiaire n’est pas en reste avec l’invention des mutuelles. L’exposition s’intéresse ainsi aux personnalités qui ont forgé la ville et contribué à son rayonnement. L’architecture n’est pas en reste avec l’évocation des fameuses “mancelles’’ et autres maisons Leroy-Haricot.

Un véritable voyage dans le temps qui ravive de nombreux souvenirs même si bon nombre de lieux de loisirs et divertissements ont aujourd’hui disparus…

Le Mans – Musée Jean-Claude-Boulard – Carré Plantagenêt

EN IMAGES

DES FAUBOURGS AUX QUARTIERS…

  • La piscine des Sablons, équipement sportif phare. © Archives du Mans

INTERVIEW

3 QUESTIONS À MARIE FEREY,
COMMISSAIRE SCIENTIFIQUE DE L’EXPOSITION

CLAPPIN’ : POURQUOI VOUS ÊTES-VOUS INTÉRESSÉ AUX FAUBOURGS DU MANS ?

Marie Ferey : En 2017, on s’est tout de suite posé la question de savoir quel territoire manceau il était utile d’étudier. Très vite, on s’est dit qu’il serait très intéressant de tourner le dos à la vieille ville pour regarder des quartiers que l’on a moins l’habitude d’étudier, à savoir les faubourgs du Mans. Le périmètre s’est alors recentré sur les 4 communes indépendantes qui représentent 74 % du territoire actuel de la ville.

CLAPPIN’ : COMMENT EST ORGANISÉE L’EXPOSITION ?

Marie Ferey : C’est un gros travail. D’abord, il fallait définir le discours. Nous avons quatre axes thématiques, avec un premier module introductif et deux autres sur l’industrie et les équipements. Un dernier s’intéresse à l’habitat. En fait, tout est lié. L’histoire d’un territoire est une histoire globale. On peut l’étudier bâtiment par bâtiment, mais il y a toujours une dimension qui fait le lien entre tous ces édifices.

CLAPPIN’ : LA VILLE MODERNE EST AUSSI NÉE GRÂCE À DES PERSONNALITÉS ?

Marie Ferey : Il était important pour nous de montrer le réseau des personnes qui ont fait la ville. Il y a bien sûr les Bollée, la famille Singher avec les Mutuelles, mais aussi Pierre Vago, l’architecte en chef de la reconstruction, au lendemain de la Seconde guerre mondiale. C’est lui qui projette la rocade, la percée centrale…

FOCUS

AUTOUR DE L’EXPO

L’exposition Mécanique d’une ville s’accompagne de la publication d’un ouvrage aux Éditions 303. Il dévoile les résultats de l’enquête approfondie menée pendant 6 ans. Des visites guidées thématiques sont également proposées par le service Tourisme et patrimoine de la Ville du Mans.

Samedi 20 janvier 2024

DU CAMP DES MILLE À LA CITÉ DES BRUYÈRES, Isabelle Noyer (visite guidée dans le quartier), 4 à 6 €, réservation obligatoire à la maison du Pilier-Rouge ou à l’Office du Tourisme (pas de billetterie sur place).

Le Camp des Mille, la Cité des Gamelles, ou encore la « Cité des Bruyères », voisine d’Aéroville : autant de noms pour désigner ce quartier de la périphérie sud du Mans. Il a été tour à tour camp d’ouvriers de l’armement, de déportés et prisonniers de guerre, de relogés du Vieux-Mans.

Photo © Ville du Mans (Cité d’urgence des Bruyères créée en 1948)

Rendez-vous à Maison de quartier des Bruyères pour un départ à 14h.

Dimanche 18 février 2024

SAINT-PAVIN-DES-CHAMPS, DU VILLAGE AU QUARTIER : HISTOIRE D’UN INVENTAIRE, Sabine Delaunay (visite guidée dans le quartier), 4 à 6 €, réservation obligatoire à la maison du Pilier-Rouge ou à l’Office du Tourisme (pas de billetterie sur place).

A l’origine paroisse rurale, Saint-Pavin-des-Champs remonterait au VIe siècle. Jusqu’à la Révolution, elle se développe doucement entre les bois, les champs et les activités de tissage. Vers 1780, elle connaît une croissance démographique, accélérée grâce à la proximité du Mans et l’installation d’une fonderie en 1846. Elle est rattachée au Mans en 1855, devenant un quartier de la ville. Son identité évolue et l’urbanisation s’accélère.

Photo © Ville du Mans (Maison de tisserand)

Rendez-vous Place Gambatta pour un départ à 14h30.

Dimanche 24 mars 2024

LE PETIT SAINT-GEORGES : HISTOIRE D’UN INVENTAIRE, Nathalie Jupin (visite guidée dans le quartier), 4 à 6 €, réservation obligatoire à la maison du Pilier-Rouge ou à l’Office du Tourisme (pas de billetterie sur place).

La paroisse de Saint-Georges-du-Plain est attestée au XIIIe siècle. C’est alors un hameau autour de son église entouré de prairies, vignes et bois, sur le chemin qui mène à Sablé. La commune se développe au XIXe siècle avec la création du port du Mans. Différentes industries s’implantent : usine électrique, moulins, manufacture des tabacs… attirant une main d’œuvre qu’il faut loger. La commune est rattachée au Mans, si proche, en 1855.

Photo © Ville du Mans

Rendez-vous à la Capitainerie du Port du Mans pour un départ à 15h.

DANS L’AGENDA

Jusqu’au 5 mai 2024

MÉCANIQUE D’UNE VILLE, LES FAUBOURGS DU MANS, gratuit. Visites libres du mardi au dimanche, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h (horaires du Musée Jean-Claude-Boulard – Carré Plantagenêt).

Prochaines visites guidées les 3 et 5 janvier 2024, à 16h30 puis le 13 janvier 2024, à 14h30.

A lire aussi