AC/DC au Mans et bien d’autres, c’est lui. Un “monument’’ local du rock.
Bar Le Plateau. En fond sonore, le tube Enola Gay. Premiers accords. « Tiens, ce groupe-là, je l’ai fait venir ici », lance Daniel Rousseau, ex-prof de gestion au Lycée Sud et surtout insolite et bénévole promoteur de concerts au Mans, durant les années 70 et 80. « Celui de l’âge d’or du rock. »
Tout commence en 1975, à Disco Shop, boutique en haut de la rue Nationale.
« Mon ami Patrice Hubert décroche son téléphone. Au bout du fil, Marc Zermatik, promoteur de groupes punk rock. Il cherchait quelqu’un capable d’organiser au Mans un concert pour Dr. Feelgood. J’étais fan. J’ai dit : “pourquoi pas ?’’ »
Daniel Rousseau
Sans rien connaître, Daniel trouve une salle, « le ciné L’ABC rue des Minimes », s’occupe de la billetterie, de la promo… « Le soir du concert, j’avais juste oublié l’argent pour payer les artistes », sourit-il encore.
Quatre ans plus tard, pour la venue d’AC/DC (avec en première partie Judas Priest, rien que ça), tout est rôdé.
« Ils sont revenus l’année suivante. Un mois plus tard, le chanteur Bon Scott se tuait. Et, en 1981, pour la tournée Back in Black, leur troisième concert a failli être annulé. La cloche qui devait être descendue du plafond de La Rotonde, en début de concert, était trop lourde. »
Daniel Rousseau
A quelques heures du premier riff, une solution est trouvée. « Ouf ! 6 000 personnes étaient présentes. Alors que légalement, la salle ne devait en contenir que 4 000. »
Des anecdotes insolites, Daniel en a des tonnes. « Après son concert, Rory Gallagher a voulu dîner en ville. Tout était fermé. On a fini à la gare. On a vidé tous les distributeurs ! »
The Scorpions ?
« Ils étaient venus avec des sacs remplis d’herbe. »
The Clash ?
« Seulement 80 billets vendus. »
Hallyday ?
« Johnny demandait à passer au Mans. J’achetais même le contrat. »
The Cure ?
« Le dernier concert à L’Empire (place de la République, ndlr). »
Ultra Vox ?
« En première partie, c’était Eurythmics ! »
Motörhead ?
« Le chanteur Lemmy était défoncé et il y avait des bikers partout. »
Plus de 200 concerts et autant de souvenirs incroyables. Et puis un jour de 1987, tout s’est arrêté. « Au bon moment. Quelqu’un a pris la suite et la variété a pris le dessus. Mais ça me convenait. Car pour le rock pur et dur, le vent était en train de tourner. »
Daniel Rousseau a été promoteur bénévole de concerts de 1975 à 1987. Il a organisé plus de 200 concerts sur Le Mans, Laval, Alençon, Chartres, Tours et Angers.
* Le rock ne meurt jamais