JEFF MILLS : LÉGENDE DES PLATINES [COMPLET]

Trip hypnotique avec l’icône de la techno US, tête d’affiche de Le Mans Sonore.

Mecque de la Motown puis du punk hardcore, Détroit fut également celle de la techno. C’est dans la ville du Michigan que Jeff Mills, alors jeune étudiant en architecture, a fait ses armes comme DJ, au début des années 80, avant de devenir l’un des papes des platines les plus mondialement reconnus, avec plus de 70 albums (!) à son actif.

Tomorrow Comes The Harvest, présenté au Mans, est une création entre afrobeat, jazz et techno, que Jeff Mills a sorti en 2018, avec le légendaire batteur nigérian Tony Allen et à laquelle s’est greffé le claviériste français Jean-Phi Dary. Mort il y a trois ans, aucun batteur ne pouvait faire oublier l’inventeur de la rythmique afro-beat.

Mills et Dary ont donc pensé au Franco-Indien Prabhu Edouard, joueur de tabla et chanteur de râga, musique indienne qui dégage un climat très émotionnel.

La conversation mystique a donc pu reprendre et le résultat est à la fois planant, intense et hautement spirituel.

Sur tous les fronts, Jeff Mills vient de livrer également sa troisième version – la première datant de 2000 – de la bande originale de Metropolis, le chef-d’œuvre muet d’anticipation de Fritz Lang, que Giorgio Moroder et Kraftwerk s’étaient aussi appropriés. Bide à sa sortie (1927), le film fut retrouvé dans sa quasi-intégralité en 2008, à Buenos Aires.

Avec The Wizard (le sorcier) Jeff Mills aux machines et aux cymbales, nous sommes toujours à la lisière de la science-fiction et de l’inconnu, le concert faisant la part belle aux improvisations.