82 : SÉVILLE, PROLONGATION FAMILIALE


La tristesse de Platini, la paternité, le rock : 82 sonne fort.

C’était une pièce de théâtre, pas un match de foot. Vous étiez un enfant, ou déjà adulte, mais ce souvenir ne s’effacera jamais. Séville, 8 juillet 1982, demi-finale de la Coupe de Monde entre la France et l’Allemagne. Patrick Battiston est séché par le gardien de la Mannschaft, Harald Schumacher, alors qu’il filait vers le but. Le choc a été violent. Le geste, délibéré, n’a pourtant pas été sanctionné par l’arbitre. Le défenseur français est transporté sur une civière, inconscient.

Platoche, anéanti, lui tient la main et l’accompagne jusqu’à la sortie du terrain. Ce visage décomposé, c’est celui de Richard Fouillet, qui avait 16 ans ce jour-là et qui interprète 82 quarante après.

Pour le comédien angevin, cette tragédie sportive a été aussi un moment de bascule dans sa relation avec son père. Les deux ont rêvé d’être footballeurs pros au SCO Angers mais en ont été empêchés par de mauvais coup-francs familiaux. Le foot, la filiation, voici les deux thèmes de cette pièce : des textes littéraires (Lettre au père de Franz Kafka, Le père de Heiner Müller, Qui a tué mon père d’Édouard Louis…), footballistiques (de Rémi Checcheto) et des sons avec des interviews de joueurs mais aussi de proches de Richard Fouillet. Et quand les mots ne suffisent plus, celui-ci danse dans un univers rock et brut pensé par le musicien Denis Marçais. Une exploration d’un trauma familial qui résonnera fort pour les papas et… leurs rejetons.

Allonnes – Théâtre de Chaoué

DANS L’AGENDA

Jeudi 19 et vendredi 20 mai 2022

82, Cie Le vent en Poulpe, Thierry Delhomme, 20h30, 5 €.

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