ALAIN CHAMFORT : DERNIÈRES GRÂCES


Au crépuscule de sa carrière, Chamfort rayonne de sa légendaire élégance.

La machine infernale de l’industrie du disque aurait pu le broyer, il fut même “SLB” (sans label fixe) pendant sa traversée du Gobi à la fin des années 90. Mais il a toujours su garder le cap, imposant discrètement son style de dandy timide à la voix de velours.

D’abord pianiste au Golf Drouot, chanteur à minettes parmi tant d’autres, il surgit dans les hits-parade en 1975 avec Le temps qui court sur un prélude de Chopin. Une chanson que Claude François, alors patron de son label, trouvait trop lente pour la radio. Et qu’Alain Chamfort enregistra finalement ailleurs, scellant sa collaboration avec le tyrannique Cloclo, qui l’avait lancé quelques années plus tôt.


Quatre ans plus tard, il signe son plus grand tube (un million d’exemplaires !), celui qui lui collera à la peau et qui résume pourtant mal sa carrière : Manureva, bijou synthpop signé Gainsbourg et hommage à Alain Colas, disparu en mer à bord de son trimaran éponyme.

« Un seizième album qu’il présente comme le bouquet final »

Aujourd’hui, Alain Chamfort publie L’impermanence, un seizième album, qu’il présente comme le bouquet final. Déjà en 2018, avec Le désordre des choses, il dressait le bilan de sa vie. Celle-ci n’a tenu qu’à un fil entre 2015 et 2023, période durant laquelle il a lutté contre un cancer des os. L’impermanence, principe bouddhiste selon lequel tout apparaît et disparaît, chacun étant en constante mutation, sonne d’autant plus fort aujourd’hui. Les chansons ne sont cependant pas toutes hantées par la finitude des choses. Elles parlent aussi de grâce (Ne serait-ce qu’un instant fugace / Aurais-je su toucher la grâce ? / Aurais-je su toucher les gens ? ), de vanité (Tant de quantité, si peu de Randy Newman) et de beauté. Le tout sur des arrangements tantôt sublimés par les cordes, tantôt secoués d’électro, avec notamment la participation de Sébastien Tellier sur le désabusé Whisky glace.

Pour cette tournée, Chamfort s’est entouré d’Adrien Soleiman (Juliette Armanet, Philippe Katerine…) à la direction musicale. Autant dire que les vieux tubes, y compris l’agaçant J’ai la fièvre dans le sang, trouvent même un regain de forme !

Le Mans – Les Saulnières

LA PLAYLIST

DANS L’AGENDA

Mercredi 27 novembre 2024

ALAIN CHAMFORT (chanson française/pop) + 1ère partie : LIV ODDMAN, 20h30, 28 euros (26 euros en prévente).

Retrouvez ce sujet dans le numéro 26 de (novembre-décembre 2024)

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